Chronique de printemps
Oct 27, 2022 ·
20m 53s
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Description
On écoute les arbres Printemps Cette fois-ci, la forêt vibre d’autres façons. Au lieu des craquements sous les pas, l’espace sonore est occupé des oiseaux. Ils annoncent ce réveil après...
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On écoute les arbres
Printemps
Cette fois-ci, la forêt vibre d’autres façons.
Au lieu des craquements sous les pas, l’espace sonore est occupé des oiseaux. Ils annoncent ce réveil après la dormance, le regain de la sève, les bourgeons gonflent et poussent, les feuilles grandissent, les fleurs, les fruits. Cet élan printannier a donné toute sa gloire aux oiseaux et aux chants poétiques, c’est le temps de la reverdie comme l’appellaient certains poètes anciens, quand la nature toute entière à parler du temps qui passe, du rythme, à fêter le renouveau, en tout cas on l’espère : l’énergie du vivant à renaître.
Les scientifiques disent tout cela autrement (mais ils écoutent aussi les oiseaux).
Ils étudient les phases et les cycles, les modifications, la phénologie les intéresse particulièrement. Des capteurs installés sur les troncs des arbres enregistrent, toutes les 10 minutes, les données, les flux. À converser, au fil des saisons, avec chercheurs et chercheuses, on comprend de mieux en mieux ce que peut nous apprendre cette forêt. A priori, cela semble dérisoire : la taille d’une feuille, des bulles d’eau dans une branche, un échantillon de terre… Pourtant, les analyses qu’ils et elles en feront, contiennent des solutions possibles, des idées, des comparaisons, pour adapter les espèces aux sécheresses et ce climat qui change.
Alors, on regarde les chênes de Floirac, si hauts, si importants, comme des vieillards plein de sagesse, les piliers d’un environnement ancestral, et on espère qu’ils feront partie des arbres qui tiennent bon… Mais tout se bouscule, les feuilles précoces meurent avec le gel d’avril, les sols agricoles n’ont plus de matière organique et s’appauvrissent, certaines espèces n’auront aucune capacité de résilience. Cette forêt va inspirer : quels arbres planter dans nos villes ? Car, eux comme nous, il faudra résister.
Une passerelle en caillebotis se construit quelques centimères au-dessus du sol. 130 mètres pour traverser la forêt expérimentale et serpenter au milieu de la végétation. Nous pourrons nous trouver en son coeur - souvenez-vous, le coeur du réacteur - sans fouler, sans écraser, sans déranger, au contraire.
Voilà de nouvelles et nombreuses façons de faire attention.
Sophie Poirier
La Forêt expérimentale s'inscrit dans le Living lab de l'Université de Bordeaux financé par le projet ACT (Augmented university for Campus and world Transition).
Ce living lab, situé à l'observatoire de Floirac, lancé en 2021, a pour objectif d’étudier la résilience des forêts urbaines face au changement climatique et de quantifier les bénéfices environnementaux et sociétaux de ces espaces sur la ville.
Il est mené par plusieurs unités de recherche partenaires : BIOGECO (BIOdiversité, GEnes & COmmunités), ISPA (Interactions Sol Plante Atmosphère), EPOC (Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux) et INRAE nouvelle aquitaine.
Réalisation : service culture université de Bordeaux, Anne Lassègues, Maxime Traineau et Les mots de mai
Production : service culture université de Bordeaux
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Printemps
Cette fois-ci, la forêt vibre d’autres façons.
Au lieu des craquements sous les pas, l’espace sonore est occupé des oiseaux. Ils annoncent ce réveil après la dormance, le regain de la sève, les bourgeons gonflent et poussent, les feuilles grandissent, les fleurs, les fruits. Cet élan printannier a donné toute sa gloire aux oiseaux et aux chants poétiques, c’est le temps de la reverdie comme l’appellaient certains poètes anciens, quand la nature toute entière à parler du temps qui passe, du rythme, à fêter le renouveau, en tout cas on l’espère : l’énergie du vivant à renaître.
Les scientifiques disent tout cela autrement (mais ils écoutent aussi les oiseaux).
Ils étudient les phases et les cycles, les modifications, la phénologie les intéresse particulièrement. Des capteurs installés sur les troncs des arbres enregistrent, toutes les 10 minutes, les données, les flux. À converser, au fil des saisons, avec chercheurs et chercheuses, on comprend de mieux en mieux ce que peut nous apprendre cette forêt. A priori, cela semble dérisoire : la taille d’une feuille, des bulles d’eau dans une branche, un échantillon de terre… Pourtant, les analyses qu’ils et elles en feront, contiennent des solutions possibles, des idées, des comparaisons, pour adapter les espèces aux sécheresses et ce climat qui change.
Alors, on regarde les chênes de Floirac, si hauts, si importants, comme des vieillards plein de sagesse, les piliers d’un environnement ancestral, et on espère qu’ils feront partie des arbres qui tiennent bon… Mais tout se bouscule, les feuilles précoces meurent avec le gel d’avril, les sols agricoles n’ont plus de matière organique et s’appauvrissent, certaines espèces n’auront aucune capacité de résilience. Cette forêt va inspirer : quels arbres planter dans nos villes ? Car, eux comme nous, il faudra résister.
Une passerelle en caillebotis se construit quelques centimères au-dessus du sol. 130 mètres pour traverser la forêt expérimentale et serpenter au milieu de la végétation. Nous pourrons nous trouver en son coeur - souvenez-vous, le coeur du réacteur - sans fouler, sans écraser, sans déranger, au contraire.
Voilà de nouvelles et nombreuses façons de faire attention.
Sophie Poirier
La Forêt expérimentale s'inscrit dans le Living lab de l'Université de Bordeaux financé par le projet ACT (Augmented university for Campus and world Transition).
Ce living lab, situé à l'observatoire de Floirac, lancé en 2021, a pour objectif d’étudier la résilience des forêts urbaines face au changement climatique et de quantifier les bénéfices environnementaux et sociétaux de ces espaces sur la ville.
Il est mené par plusieurs unités de recherche partenaires : BIOGECO (BIOdiversité, GEnes & COmmunités), ISPA (Interactions Sol Plante Atmosphère), EPOC (Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux) et INRAE nouvelle aquitaine.
Réalisation : service culture université de Bordeaux, Anne Lassègues, Maxime Traineau et Les mots de mai
Production : service culture université de Bordeaux
Information
Author | Université de Bordeaux |
Organization | Université de Bordeaux |
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